Statut: Loi ou politique nationale adoptée
La Colombie dispose d’un ensemble très solide de réglementations visant à protéger les défenseurs des droits de l’homme (DDH) en danger. En 1997, par le biais de la loi 418, le ministère de l’intérieur a mis en place un programme de protection des personnes en danger en raison de la violence politique ou idéologique ou du conflit armé interne. En 2000, le Programme de protection des journalistes et des communicateurs sociaux a été créé par le décret 1595 ; et en 2006, le décret 2816 a été publié, qui conçoit et réglemente le Programme de protection des droits de l’homme du ministère de l’intérieur et de la justice et adopte d’autres dispositions.
C’est dans ce cadre qu’a été publié le décret 4065 de 2011, qui a créé l’Unité nationale de protection (UNP), dont l’objectif est ” d’articuler, de coordonner et d’exécuter la prestation de services de protection à ceux qui (…) en raison de leurs activités, conditions ou situations politiques, publiques, sociales ou humanitaires, (…) se trouvent dans une situation de risque extraordinaire “. ) se trouvent dans une situation de risque extraordinaire ou extrême” ; le décret 4912 (modifié par le décret 1225 de 2012) qui organise le programme de prévention et de protection des droits à la vie, à la liberté, à l’intégrité et à la sécurité des personnes, des groupes et des communautés du ministère de l’intérieur et de l’unité nationale de protection ; et les décrets 4633, 4634 et 4635 pour la protection des peuples indigènes, des peuples Room ou Gitans et des communautés noires, respectivement.
Au cours de la même année, dans le cadre de la mise en œuvre de la loi 1448 sur les victimes et la restitution des terres, les critères et les éléments pour l’examen et la mise en œuvre des programmes de protection intégrale ont été établis, grâce auxquels de nombreuses mesures de protection des défenseurs ont été traitées, en particulier dans les zones rurales. De même, le décret 4800 de 2011 a intégré l’approche différentielle (art. 212 à 221) et a explicitement inclus la protection collective dans les programmes de protection (art. 217 et 218).
En 2015, le ministère de l’Intérieur a publié le décret réglementaire unique 1066, qui abroge le 4912 et rassemble tous les règlements en vigueur à ce jour sur la protection des défenseurs des droits de l’homme ; il compte environ 24 décrets modificatifs, la plupart émis dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord final pour la fin du conflit signé entre le gouvernement national et les FARC-EP ; nous soulignons ceux que nous considérons comme les plus pertinents pour la protection des défenseurs et de leurs collectifs :
Au début de son mandat, le président Iván Duque a publié le décret 2137 de 2018, qui a créé le Plan d’action opportun pour la prévention et la protection – PAO pour les défenseurs des droits de l’homme, les leaders sociaux, les leaders communautaires et les journalistes, dans le but d’articuler, d’orienter et de coordonner les différents programmes de protection et les ressources des différentes entités gouvernementales impliquées dans la prévention et la protection individuelle et collective. Contrairement aux autres mécanismes, celui-ci ne prévoit pas la participation des organisations de la société civile et maintient un fort accent sur la réponse militaire et la sécurisation de la protection.
Enfin, le 10 décembre 2019, le Président de la République a présenté le Cadre de politique publique de protection intégrale et de garanties pour les leaders sociaux et communautaires et les journalistes, qui servira de base à l’élaboration d’une politique de protection publique, encore en construction à travers l’élaboration d’un CONPES, qui devrait être traité avant la fin du mandat du gouvernement actuel.
Bien que cette accumulation de réglementations témoigne de l’engagement du gouvernement colombien à s’attaquer à la situation de risque des défenseurs des droits de l’homme, il convient de noter que, dans la plupart des cas, il n’existe pas de coordination claire entre elles ; il y a un chevauchement des instances et des mesures ; la capacité des entités territoriales à les mettre en œuvre est limitée ; La participation des défenseurs est faible, ceux-ci étant considérés comme des objets de l’action de l’État et non comme des sujets ou des agents du droit à la protection, ce qui entraîne l’absence d’une réponse coordonnée et efficace de l’État, avec la persistance de niveaux de risque et d’agression graves à l’encontre des défenseurs et une violation systématique du droit de défendre les droits de l’homme dans leur intégralité.
Mis à jour le 11/2021
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