Protection International : Monitoring du devoir de l’État de garantir l’exercice de la défense des droits humains dans les municipalités guatémaltèques

Actuellement, la défense des droits humains au Guatemala traverse l’une de ses pires crises depuis les processus de transition démocratique et les accords de paix du début des années 90. Les menaces, attaques physiques et sur les réseaux sociaux, ainsi que la criminalisation injustifiée des défenseur.e.s de justice indépendants, des défenseur.e.s des droits humains (y compris des défenseur.e.s du territoire et de l’environnement), des communicateur.trice.s sociales.aux et des journalistes, ont atteint leur point culminant sous le gouvernement d’Alejandro Giammattei (2020-2022).

La situation est similaire dans le reste des pays de la région d’Amérique centrale qui, contrairement au Nicaragua, ont en commun d’avoir compté sur des commissions internationales pour soutenir la poursuite pénale des cas de corruption et de graves violations des droits humains ces dernières années. Cependant, malgré les progrès réalisés en matière de justice, un problème grave commun se présente, en conséquence des réussites obtenues dans les cas pénaux à haute connotation sociale : actuellement, toute personne qui a soutenu la lutte contre l’impunité, toute personne qui est critique et surveille les gouvernements en place, c’est-à-dire toute opposition aux pouvoirs formels et factuels, est exposée et court le risque d’être arrêtée et poursuivie de manière arbitraire.

La criminalisation injustifiée met en évidence l’absence d’indépendance des institutions judiciaires, étant donné qu’elles sont maintenant complaisantes envers la classe politique traditionnelle et liée au crime organisé qui, avec l’approbation des élites économiques, ont mis en place le pouvoir punitif et des actions autoritaires contre ceux qui s’y opposent, situation qui affecte la faible démocratie et met en danger les progrès apportés par les engagements pris et l’agenda des accords de paix.

La plupart des victimes de la criminalisation injustifiée ou de la guerre juridique menée par le système pénal guatémaltèque sont des fonctionnaires judiciaires, des défenseur.e.s des droits humains et des communicateur.trice.s sociale.aux, laissant clairement entendre que, avec la capture de l’État, on cherche non seulement à garantir l’impunité des structures traditionnelles de pouvoir, mais aussi à poursuivre et punir ceux et celles qui ont joué un rôle important dans la lutte contre l’impunité dans le pays.

Dans ce contexte, l’étude “État de la situation avec une approche multifactorielle sur le devoir étatique de garantir l’exercice de la défense des droits humains dans les municipalités guatémaltèques de Santa María de Nebaj, Sayaxché et San Marcos”, qui contient des informations importantes sur les facteurs qui influencent le rôle des défenseur.e.s autochtones des femmes et l’intervention de l’État dans la violation de leurs droits fondamentaux, est présentée par Protection International au Guatemala, en collaboration avec l’organisation CISV et Asoremi (Association Réseau des organisations de femmes Ixhiles).

Trouvez la publication originale et des documents plus détaillés ici en espagnol (Protection International).